Les substances polluantes qui s'accumulent dans les bâtiments sont nombreuses et principalement dues :
- À la pollution extérieure (benzène) ;
- Aux comportements des occupants, notamment à l'utilisation de produits d'entretien non conformes (émissions de formaldéhyde) ou à l'aération insuffisante des pièces… ;
- À des équipements de combustion peu performants ;
- Aux émissions des matériaux de construction et du mobilier.

En France, le coût de la pollution atmosphérique est évalué de 70 à 100 milliards d'euros par an par la Commission d'enquête du Sénat. L'Agence nationale de santé publique (Anses) a estimé en 2016 son impact sanitaire à 48 000 décès prématurés par an, ce qui correspond à 9 % de la mortalité en France et à une perte d'espérance de vie à 30 ans pouvant dépasser 2 ans.

C'est pourquoi, la campagne nationale " Logements " conduite par l'Observatoire de la Qualité de l'Air Intérieur (OQAI) sur la période 2003-2005, a permis de dresser aujourd'hui un premier état de la qualité de l'air intérieur représentatif des logements français. Cette première référence sur la qualité de l'air du parc de logements français a permis d'établir une liste de polluants prioritaires pour lesquels il est nécessaire de disposer, au niveau national, de valeurs-guides permettant d'asseoir des recommandations ou une réglementation dans ce domaine (Auto-Saisine Afsset 2004).

Les 4 substances polluantes, jugées prioritaires par l'Anses dans le cadre de la surveillance de la Qualité de l'Air Intérieur dans les ERP, sont :

La question de la qualité de l'air intérieur est donc une préoccupation majeure de santé publique, car l'ensemble de la population est concerné, et plus particulièrement les personnes sensibles et fragiles.

Dans le contexte actuel de changement climatique important et de volonté de réduction des dépenses énergétiques, les bâtiments sont de plus en plus étanches à l'air d'où la nécessité d'en maîtriser la ventilation. De ce fait, la réalisation des nouveaux objectifs réglementaires, portée en France par la RT 2012, passe inévitablement par la généralisation des pratiques constructives visant une meilleure efficacité énergétique des bâtiments, ce qui pourrait conduire à une accumulation de substances polluantes dans l'air à l'intérieur des bâtiments. Ainsi, l'absence ou une mauvaise ventilation des locaux induirait une mauvaise évacuation des polluants vers l'extérieur, ce qui pourrait aller à l'encontre de la santé et du bien-être des occupants si celle-ci n'était pas encadrée ni contrôlée.

Dans une démarche responsable compatible avec les enjeux énergétiques et de santé publique, il est primordial de mener une surveillance de la qualité de l'air intérieur dans les locaux afin d'identifier et de maîtriser les principales sources de pollution.