La perméabilité à l’air est caractérisée par la quantité d’air parasite non maitrisée entrant ou sortant d’un bâtiment.

Dans le cadre de la continuité du Grenelle 2, et depuis le 1er janvier 2013, date d’entrée en vigueur de la nouvelle Règlementation Thermique 2012, les mesures de l’étanchéité à l’air (ou infiltrométrie) sont obligatoires pour l’ensemble des bâtiments neufs à usage d’habitation, ainsi que pour la plupart des bâtiments tertiaires (cf: étude thermique).

Le coefficient de perméabilité à l’air est le ratio du débit de fuite, traversant l’enveloppe sous un écart de pression de l’air donné, ramené à une surface déperditive.

En France la pression de référence est de 4 pascals ; la valeur recherchée est donc le débit de fuite traversant l’enveloppe d’un bâtiment sous une pression différentielle entre l’intérieur et l’extérieur de 4 pascals, notée : Q4Pa-Surf ou parfois I4Pa-surf.

Les objectifs de perméabilité à l’air sont déterminés par l’étude thermique règlementaire. En général, pour les maisons individuelles ou accolées, le coefficient de perméabilité à l’air de l’enveloppe sous 4 Pa doit être inférieur ou égal à 0,6 m3/(h.m²).

Dans le cas de bâtiment collectif d’habitation, ce coefficient doit rester inférieur ou égal à 1 m3/(h.m²). Une valeur plus ambitieuse peut être demandée, notamment dans les projets « effinergie + », « BEPOS » ou « maison passive »

Pour les bâtiments du secteur tertiaire et autres usages, le contrôle est obligatoire uniquement si la valeur cible du coefficient de perméabilité à l’air pris en compte dans l’étude thermique est inférieure à la valeur par défaut suivante :

En ce qui concerne la rénovation, aucune valeur n’est préconisée. Néanmoins le test de perméabilité à l’air reste obligatoire dans le cadre de labellisation. La valeur obtenue lors de la mesure doit être égale ou inférieure à la valeur retenue dans l’étude thermique.

Dans tous les cas, les mesures finales doivent respecter la norme EN ISO 9972 (évolution de la norme NF EN 13829), et son guide d’application GA P50-784

En plus de créer une sensation d’inconfort thermique, la perméabilité à l’air influence aussi la qualité du renouvellement de l’air intérieur du bâtiment en perturbant la ventilation.

La ventilation des bâtiments doit permettre de renouveler l’air intérieur vicié qui contient toutes sortes de pollutions : particules odorantes, COV (composés organiques volatiles), fibres, allergènes, ...

Or c’est là que nous passons près de 80% de notre temps et la mauvaise qualité de cet air intérieur est à l’origine de conséquences graves sur notre santé.

L’étanchéité à l’air d’un bâtiment permet de maitriser le renouvellement de l’air et d’améliorer la qualité de l’air intérieur.

ATTENTION: une bonne maîtrise de la perméabilité à l'air est indissociable de la maîtrise de la ventilation .

Le renouvellement d’air permet également de maintenir le taux d’humidité à un niveau bas pour éviter les phénomènes de condensation.

En effet l’air chaud pouvant contenir plus d’eau sous forme de vapeur que l’air froid, la condensation apparait sur les surfaces froides (pont thermique,…) qu’elles soient visibles ou invisibles. Et lorsque la condensation se produit à l’intérieur même de la paroi, on assiste alors à une diminution du niveau d’isolation voire à une dégradation de l’isolant et son cortège de moisissures.

Amélioration des performances énergétiques La maîtrise de la perméabilité à l’air réduit également les infiltrations d’air parasite à l’origine des déperditions de chaleur en hiver. La température ressentie s’en trouve ainsi améliorée grâce à la suppression des courants d’air.

Lorsqu’une ventilation double flux à récupération de chaleur est installée, l’étanchéité à l’air devient primordiale car elle influe directement sur l’efficacité de l’échangeur.